Son histoire

La République Centrafricaine, aussi appelée Centrafrique, en sango Ködörösêse tî Bêafrîka, est un pays d'Afrique centrale en voie de développement, dont la population est estimée à 4 500 000 habitants, pour une superficie d'environ 623 000 km2. Il est entouré par le Cameroun à l'ouest, le Tchad au nord, le Soudan et le Soudan du Sud à l'est, la République démocratique du Congo et la République du Congo au sud. Le pays est membre de l'Union africaine, de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale et de la Communauté des États sahélo-sahariens.

Le pays est partagé entre savanes et forêt équatoriale (au Sud), et connaît pour l'essentiel un climat tropical. La République Centrafricaine dispose par ailleurs de nombreuses ressources naturelles, notamment l'uranium, l'or,les diamants et le pétrole.

Le territoire de la République Centrafricaine recouvre celui de la colonie française d'Oubangui-Chari, qui fait partie de l'Afrique-Équatoriale française de 1910 à 1960. Après l'indépendance, le pays a eu à sa tête différents régimes autoritaires, notamment celui de Jean-Bedel Bokassa, président, puis empereur autoproclamé. L'ancienne puissance coloniale continue d'y jouer un rôle important. Les premières élections libres avec multipartisme ont lieu en 1993. Elles portent au pouvoir Ange-Félix Patassé, renversé en 2003 par François Bozizé. Celui-ci, réélu en 2005 et 2010, est à son tour renversé en 2013 par la Seleka, une alliance de milices, pendant la deuxième guerre civile de Centrafrique. En 2016, Faustin-Archange Touadéra est élu président de la République.

La majorité des habitants de la Centrafrique se sont installés sur ce territoire depuis la seconde moitié du xviiie siècle. Les populations de langue soudanaise ont ainsi à cette période migré vers les forêts, pour fuir l'arrivée des guerriers peuls et les marchands d'esclaves. L'esclavage a été malgré tout un fléau omniprésent dans les plateaux de Centrafrique durant le xixe siècle. Le pays a par la suite été annexé par les expéditions arabes de Bahr al-Ghazal.

Plus d'information

Les temps anciens

Les premiers habitants d´un pays autrefois totalement couvert par la forêt étaient les pygmées babingas, suivis par les Bantous et les Peuls.

Le début de la colonisation occidentale

En 1885, des explorateurs belges découvrent le fleuve Oubangui. Le territoire ainsi découvert est partagé entre la France et la Belgique de part et d'autre du fleuve qui marque ainsi la frontière entre ces deux puissances coloniales. En 1889, sur la rive droite de l'Oubangui est fondée la première ville française, Bangui, qui deviendra plus tard la capitale de la République centrafricaine. En 1905, l'Oubangui-Chari devient une colonie française, dont la population est exploitée. En 1910, elle appartient à l'Afrique-Équatoriale française. La moitié du territoire est distribué en concessions. Celles-ci sont cotées en bourse et sont confiés à des exploitants qui ne recherchent que le profit. Face à cette hégémonie, les missionnaires apparaissent comme de grands défenseurs du peuple. De 1928 à 1931, la guerre du Kongo-wara fait rage dans la région, les populations sont soutenues activement par les missionnaires et refusent le travail forcé imposé dans les concessions. La figure emblématique de l'indépendance du pays est l'abbé Barthélemy Boganda qui meurt en pleine campagne électorale, dans un accident d'avion le 29 mars 1959.

L'indépendance

La République Centrafricaine est proclamée le 1er décembre 1958. Le 13 août 1960 le pays accède à l'indépendance. Après l'assassinat de Boganda en 1959, le père de l'indépendance centrafricaine, c'est Abel Goumba qui semble être son successeur mais David Dacko, soutenu par la France, devient le premier président de la république en 1960. Il instaure très vite un régime dictatorial et commet l'erreur de se rapprocher de la Chine. La France se décide alors à soutenir le chef d'état-major de l'armée centrafricaine, Jean-Bedel Bokassa.

La période Bokassa

En 1965, lors du « coup d'État de la Saint-Sylvestre », Jean-Bedel Bokassa renverse son cousin David Dacko et prend le pouvoir. Le 4 décembre 1976, il devient l'empereur Bokassa Ier. Il met alors en place une politique très répressive dans tout le pays. En septembre 1979, « l'opération Caban », organisée par la France, renverse Bokassa et « l'opération Barracuda » remet au pouvoir David Dacko. En effet, depuis quelque temps Bokassa se rapprochait de plus en plus de Kadhafi dont la politique au Tchad est en contradiction complète avec les intérêts français.

L'après Bokassa

David Dacko réinstaure la République et rétablit les libertés fondamentales. En septembre 1981, le général André Kolingba, profitant d'une période d'agitation sociale, contraint David Dacko à lui remettre le pouvoir et instaure un régime militaire fortement influencé par le colonel Mansiont, l'officier de renseignement français qui dirige aussi la garde présidentielle. Au début des années 1990, Kolingba est peu à peu lâché par la France qui lui reproche un régime trop dictatorial et en contradiction avec le discours de La Baule du président François Mitterrand en 1990. En 1993, des mutins finissent par contraindre Kolingba à organiser des élections. En 1993, des élections sont finalement organisées, et Ange-Félix Patassé est élu Président de la République. Après une instabilité politique et des troubles en 1996, pendant lesquels l'ancien dictateur Bokassa meurt à Bangui, les accords de Bangui de janvier 1997 semblent mettre un terme aux conflits. Le 19 septembre 1999, Ange-Félix Patassé est réélu.