
Rencontre avec le Groupe d'Amitié France-République Centrafricaine de l'Assemblée Nationale française
Paris le, 16 janvier 2018
Une rencontre a eu lieu de 16 janvier 2018 entre le Groupe d'Amitié France - République Centrafricaine et une équipe de l'Ambassade conduite par SEM Michel GBEZERA-BRIA et composée du Premier Conseiller Monsieur Martial NDOUBOU et des Conseillers Economqiues Guy Rodrigue GAMBI et Louise Antoinette NGOZO KIRIMAT. Lors de cette rencontre, les échanges ont porté sur la situation de la République Centrafricaine et la relation bilatérale entre les deux pays.
Voici in extenso les propos liminaires de son Excellence Monsieur l'Ambassadeur .
PROPOS LIMINAIRES
DE SEM Michel GBEZERA-BRIA
Ambassadeur, Haut Représentant
De la République Centrafricaine en France
Devant le Groupe d’Amitié France-Centrafrique
Paris le, 16 janvier 2018
Monsieur le Président,
En vous réitérant, ainsi qu’aux membres de votre groupe mes vœux les meilleurs et ceux de mes collaborateurs pour cette année, je me fais également l’interprète des vœux du Groupe d’Amitié Centrafrique –France.
Depuis plus de vingt ans, quand les mutineries ont secoué la République Centrafricaine jusqu’à aujourd’hui, une ligne directrice la caractérise, celle d’une plus grande instabilité, d’une plus grande insécurité à cause de la violence armée. Cette violence a nettement supplanté la parole comme moyen de contestation, de lutte politique ou comme moyen de vivre. Cette violence a pris une envergure si extraordinaire depuis 2013 qu’elle a embrasé tout le territoire.
A fait alors, entre autres conséquences :
- l’irruption pour la société centrafricaine d’une distinction singulière de chrétiens et de musulmans qui devrait, semble –il, présider aux affaires de la République. Cette distinction oublie ceux qui croient en d’autres dieux ou tout simplement ne croient en rien ;
- l’apparition d’une multitude de groupes armés aux motivations souvent lointaines de l’intérêt général dont la sauvegarde préserve et protège un pays.
Cette violence l’est d’abord sur la personne humaine sans distinction aucune des plus fragiles de mes Compatriotes, l’enfant et la femme !
Le bien suprême, irremplaçable qui est la vie semble avoir perdu de sa valeur. Donner la mort, faire le vide dans un pays déjà absolument vide d’hommes en temps normal, puisque la République Centrafricaines aussi grande que la France et la Belgique réunies ne compte qu’environ 5,1 millions d’habitants, est d’une banalité tragique.
La détention illégale de l’arme devient la norme.
En effet, le monopole de la violence qui incombe à l’Etat par la détention exclusive des armes de la République et de son usage selon des règles précises, ce qui est gage de la stabilité, de la sécurité et de la paix, est largement battu en brèche. L’Etat centrafricain est ainsi rendu à une
extrême faiblesse. Son autorité ,constamment et à une plus grande échelle , est remise en cause par des armes puissantes et de tous calibres aux mains des groupes à mobilité remarquable alors que cet Etat ,formel, est dans l’incapacité avérée et manifeste d’assumer son premier devoir régalien, protéger le citoyen et protéger son sol.
14 groupes armés qui ont main mise sur plus de la moitié du territoire, contrôlent des zones de richesses, prélèvent des taxes de toutes natures selon leur système, privent l’Etat de ses moyens financiers régaliens.
Une autre notable conséquence de cette violence est le nombre élevé de mes Compatriotes environ 600.000 qui ont fui leurs foyers et environ 500.000 qui ont trouvé refuge notamment dans les pays voisins vivant sous les tentes et dépendant de l’aide internationale humanitaire. Ce qui revient à dire qu’environ près d’un cinquième des Centrafricains sont dans cette précarité spécifique.
Cette violence l’est ensuite sur les structures :
- Elle est la destruction des structures scolaires : La violence a entrainé un nombre élevé d’années blanches difficiles à rattraper. L’Unicef, en décembre 2017, a estimé que « 20% des écoles sont fermées à cause de l’insécurité » et que, je cite « dans la moitié des établissements scolaires encore ouverts, la moitié des enseignants ne sont pas officiellement certifiés et sont appuyés par leur communauté » fin de citation. Or l’école devrait être ouverte partout pour les enfants centrafricains qui ont aussi droit à l’éducation et au rêve comme tout enfant.
Un indicatif de la catastrophe scolaire est le résultat du baccalauréat 2017 : Sur 16.180 candidats qui ont composé, seulement 929 soit environ 5,74% sont admis.
- Cette violence est également celle de la destruction des structures sanitaires. Médecins sans frontières en décembre 2017 relevait je cite « 72% des structures de santé ont été endommagés ou détruites par les violences et pillages et qu’à l’heure actuelle la majorité des
structures de santé publique dépendent du soutien des organisations internationales humanitaires et confessionnelles » fin de citation. Je note ici que ces structures étaient déjà vétustes et insuffisantes avant les douloureux évènements que traverse le pays.
Autrement dit, l’école et la santé sont en détresse !
Or elles constituent la survie et le devenir d’un pays. C’est pourquoi, j’ai mis en exergue ces infrastructures mais je n’oublie pas les destructions des cases, patrimoine modeste des Centrafricains paysans constituant la plus grande partie de la population, des infrastructures administratives comme dernièrement à KAGA-BANDORO alors qu’elles venaient d’être réhabilitées et enfin les infrastructures économiques.
Que cette violence de rare intensité née de la dernière crise soit exercée par les groupes armés ou non, le tableau général de la République Centrafricaine est le suivant :
- Même si les partisans de la partition de la République Centrafricaine semblent avoir mis une sourdine à celle-ci, on ne peut que constater comme l’a fait le Président de la République que la majeure partie du Pays échappe à l’autorité légale ;
- L’Indice de Développement Humain (IDH) est passé du 159 ème rang en 2013 au 188 ème rang en 2016 classant la RCA au dernier rang ; 2,5 millions de mes Compatriotes sont dans le besoin pour 1,3 millions d’’enfants et que toujours selon l’Unicef, « 2017 a été une année très difficile pour les femmes et les enfants » ;
- La RCA est classée comme l’un des pays les plus dangereux au monde ;
- Une fracture morale et sociale profonde.
Ce tableau continue de se noircir en ce début de 2018 par les derniers évènements survenus à BATANGAFO dans le centre nord et aux environs de PAOUA dans le nord - ouest du pays qui ont occasionné des centaines de morts, des milliers de déplacés et de sans abris, encore.
Pourtant la République Centrafricaine existe.
Elle existe dans cet attachement de tout homme à sa terre et du Centrafricain à sa terre. La tragédie peut être un fort liant. C’est pourquoi des chaines de solidarité envers d’autres Centrafricains et dépassant tout clivage confessionnel ou autre sont organisées notamment par :
* des Compatriotes à titre individuel comme les sportifs et les artistes ;
* des associations et des ONG nationales et ;
* des structures spécifiques comme la Plateforme des Confessions religieuses en Centrafrique dont les piliers sont le Cardinal Dieudonné NZAPALAÏNGA, le Pasteur Nicolas GUEREKOYAME GBANGOU et l’Imam Kobine LAYAMA.
Ces chaines concourent ainsi avec l’Etat, avec une patience et une abnégation remarquable dans une société où la méfiance est désormais significative, à retisser les liens de la concorde et de la réconciliation nationale.
Cependant, la République Centrafricaine existe aussi à cause de cette solide solidarité internationale militaire, économique et sociale dont la France a été et reste le catalyseur.
On peut se poser la question de savoir ce qu’il serait advenu de ma Patrie et de sa nature si l’opération SANGARIS, qui a été la colonne vertébrale des forces internationales de l’ONU, n’avait pas eu lieu.
Ajoutée à d’autres actions, comme cette remarquable visite du Pape François en novembre 2015 qui a apporté, sur une terre de grande souffrance et de déchirement , toute la puissance de l’appel à l’unicité de l’homme et à la fraternité, la relative stabilité connue par la République centrafricaine à cause de cette solidarité internationale militaire, a permis la tenue des élections régulières. Celles-ci ont vu le choix, par le peuple centrafricain, de son Chef d’Etat, le Professeur Faustin Archange TOUADERA et des députés de la 6ème législature.
La France demeure aussi notre partenaire stratégique soit à titre individuel soit comme avocat du dossier centrafricain.
Elle a plaidé pour la RCA aux Nations unies et notamment auprès du Conseil de Sécurité comme encore tout récemment pour que celui-ci adopte la résolution augmentant le nombre des effectifs de la MINUSCA. Il y a lieu de noter ici que la fin de l’opération SANGARIS ne dit pas la fin de la présence militaire française puisqu’ elle « contribue au renforcement de la MINUSCA par le déploiement d’une unité de sept drones activés par plus de 80 personnels militaires » selon la déclaration du chef de la diplomatie française lors du renouvellement du mandat de cette force des Nations Unies en novembre 2017.
Votre pays a plaidé et plaide auprès des institutions européennes et auprès des institutions internationales et de Brettons Wood.
C’est le cas de la conférence des bailleurs de fonds à Bruxelles en novembre 2016 où le Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix (RCPCA) a été soumis aux partenaires. Il a aussi incité d’autres partenaires européens à participer au Fonds Békou qui est une initiative de l’Union Européenne pour aider le gouvernement centrafricain vers le développement durable.
La République Centrafricaine doit également à votre plaidoyer la réussite de différents accords avec les institutions de Brettons Wood et surtout le succès de la troisième revue avec le Fmi en décembre 2017.
La première visite du plus haut responsable du Fonds Monétaire International, Mme Christine LAGARDE en janvier 2017 à Bangui l’atteste. Au demeurant, le séjour en République Centrafricaine d’autres responsables des institutions financières, comme celles de la Banque mondiale, de la Banque Africaine de développement sont des signes positifs de l’intérêt porté à la République Centrafricaine.
Je tiens sous ce développement économique à souligner l’action des entreprises et institutions françaises. Même au plus fort des soubresauts de la crise , des institutions comme l’AFD, un des principaux partenaires technique et financier de la RCA, l’Institut Pasteur , des entreprises à qui j’ai rendu visite avant de venir prendre mes fonctions comme ORANGE (téléphonie mobile), le groupe MOCAF –SUCAF (boisson, sucre), la SOCATRAF du groupe Bolloré dans le transport fluvial, n’ont jamais quitté la terre centrafricaine .
Or, dans cet océan de chômage où baigne la jeunesse de mon pays qui cherche à s’assumer parfois par des voies torses et dangereuses des armes et donc de la violence, la fermeture d’une entreprise est une tragédie et l’ouverture d’une autre comme la filiale du groupe Rougier qui œuvre dans le bois, est d’un insigne soulagement. D’ailleurs Orange, n’a pas licencié malgré les importants dégâts subis en 2013.
Air France a continué d’assurer la liaison entre nos deux capitales rassurant ainsi d’autres compagnies car la suppression de ce pavillon emblématique du ciel de la République Centrafricaine enclavée aurait eu des conséquences gravement dommageables pour sa desserte en passagers et pour le fret, puisque le port le plus proche pour l’approvisionnement en marchandises est à plus de mille kms par la route.
Sur un autre plan, il faut souligner en trait gras le rôle de l’Alliance Française de Bangui, comme lieu de culture, de formation, de rencontre notamment pour les élèves, collégiens, lycéens et étudiants habités de la soif de savoir. Ils viennent là, pour la bibliothèque, les cours, le cinéma, le théâtre, enrichir davantage ce que leur enseignent leurs établissements respectifs.
Cette jeunesse centrafricaine plus ouverte sur le monde, comme la jeunesse africaine, dispose ainsi de plus de paramètres de comparaison que leurs ainés. Or, elle est, entre autres gages, celui de la continuité du renforcement des liens entre nos deux pays. Il est de l’intérêt de la France et de la République Centrafricaine de former et de se faire rencontrer davantage leur jeunesse surtout que nous avons en partage la langue française. Car, ce sont les hommes qui construisent un partenariat.
Je relève au demeurant ici combien mon attention est retenue par la volonté qui émane de la diaspora centrafricaine, composée ou non de binationaux de faire quelque chose pour leur pays d’origine. C’est aussi un autre gage pour le renforcement de nos relations.
Toujours sur l’Alliance française de Bangui il m’est un plaisir de me rappeler devant vous qu’elle a été aussi, au moins une fois à ma connaissance, un lieu remarquable de convivialité et de dégustation de la gastronomie centrafricaine et étrangère des pays représentés à Bangui.
Cette Alliance inaugurée par l’Ambassadeur de France Jean Marc SIMON était avant que les troubles ne surviennent, classée dans le peloton de tête des Alliances en Afrique subsaharienne aussi bien pour la grandeur de sa superficie que par la qualité et la densité de ses prestations.
Ces entreprises et institutions ont continué d’investir, de soigner, d’instruire mais aussi de préserver des emplois. Elles participent ainsi à apporter des solutions peut être modestes face à l’ampleur du chômage mais qui sont d’un précieux soutien surtout quand on sait l’effet multiplicateur d’un salaire pour une famille centrafricaine quelle que soit la grandeur ou plutôt la petitesse de ce salaire.
Le souhait fort de mon gouvernement est de voir le maigre tissu économique centrafricain s’épaissir avec un plus grand nombre possible d’entreprises dont les vôtres en République Centrafricaine. Des entreprises citoyennes qui, non seulement donnent du travail mais s’acquittent de leurs impôts et taxes comme les personnes physiques. C’est ainsi qu’un Etat dispose de moyens pour assumer sa mission de faire prévaloir l’intérêt général.
Cependant, faire des affaires veut une sécurité juridique c’est-à-dire un bon climat des affaires.
C’est au demeurant l’une des principales conclusions du Forum des Investisseurs qui a eu lieu à Bangui en novembre 2017. L’intérêt porté à ce Forum comme le Symposium sur le financement de l’entreprise organisé en décembre 2017 en partenariat avec la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, l’Organisation Internationale de la Francophonie et le Conseil National de crédit est d’un grand encouragement pour la République Centrafricaine malgré son état actuel.
Le Président de la République dans son allocution, à l’issue de la 3ème revue avec le FMI, a réaffirmé la volonté du gouvernement d’assainir le climat des affaires qui commence notamment par celui des finances de l’Etat, la maitrise des dépenses publiques, la prévalence du Compte Unique du Trésor, l’allègement des procédures administratives et le renforcement du Guichet Unique des Formalités des Entreprises. Car, une économie qui va est l’une des essentielles conditions de la paix civile.
Dans son immense faiblesse, la République Centrafricaine vit donc grâce à la solidarité nationale mue par ses dirigeants et les Centrafricains mais également par la communauté internationale dont votre pays est l’un des acteurs principaux.
C’est pourquoi, les plus hautes autorités, le Président de la République le Pr Faustin Archange TOUADERA ainsi que le Président de l’Assemblée nationale, l’Honorable Abdou Karim MECKASSOUA n’ont cessé de réitérer à leurs Homologues français les remerciements de la République Centrafricaine pour la constance du soutien de votre pays.
A ces remerciements s’ajoute aussi un devoir de mémoire pour le lourd tribut de sang payé par la perte de vos soldats sur le sol centrafricain. Ce devoir de mémoire l’est également pour les autres pays qui se sont engagés pour la cause centrafricaine ainsi que pour les membres des Organisations Non Gouvernementales qui, dans un contexte de péril, œuvrent avec abnégation pour soulager la souffrance surtout des plus faibles de mes Compatriotes, les enfants et les femmes, ces femmes centrafricaines qui sont le plus souvent et dans l’anonymat des héroïnes de tous les jours.
Ainsi, envers et contre tout, des actions positives, pierres blanches qui tranchent dans le contexte général sont posées en République centrafricaine. Cependant ces actions feront des émules, donneront toutes leurs mesures que si la stabilité, la sécurité et la paix reviennent c’est-à-dire quand les Centrafricains auront collectivement décidé de revivre comme par le passé dans leurs diversités mutuellement enrichissantes et non point antagonistes.
C’est parler d’appartenance à une nation qui se construit en franchissant des embûches, en mettant en avant la prévalence de cet intérêt général de priorité absolu, celui d’un pays.
Par la lettre qu’il a bien voulu m’envoyer à l’occasion de la fête nationale de la République Centrafricaine et après avoir noté le nombre très élevé de « « défis à relever » par mon pays, le Ministre français de l’Europe et des Affaires Etrangères soulignait, l’impératif de « l’ensemble des acteurs centrafricains » pour le relèvement de leur Pays puisqu’il leur revient je cite «. Avant tout la responsabilité collective de s’unir et de mettre en œuvre les chantiers nécessaires »fin de citation.
Le ministre souhaitait également que, dans le cadre de l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation voir, je cite « se dégager une solution durable au problème des groupes armés et de permettre le redéploiement de l’Etat, de sa justice et des forces de sécurité sur l’ensemble du territoire » fin de citation.
J’ai répondu au Ministre que l’unité d’action était le sens du message du Chef de l’Etat centrafricain à ses Compatriotes ce 1ER décembre et que parmi les défis est celui, je me cite « de l’impérieux retour des fondamentaux de l’Etat et de la restauration de son autorité sur l’ensemble du territoire »fin de citation.
En effet, les Centrafricains ont, ensemble, à œuvrer au retour de l’Etat qui, devrait, avec détermination et fermeté, faire prévaloir l’intérêt général qui, par sa nature même doit trouver aux intérêts particuliers qui le composent un modus vivendi pour le vivre ensemble sur un territoire commun.
C’est cet Etat qui pourra avec le concours des partenaires et dans la paix civile retrouvée, multiplier les actions positives, relancer l’économie, trouver les moyens nécessaires pour l’école et la santé.
Voyez-vous, c’est volontiers que je n’ai pas parlé des potentialités agricoles, pastorales, halieutiques, forestières, fauniques, hydroélectriques et celles du sous sol de la République Centrafricaine pour ne citer que celles là. Car, avec ces potentialités, la République Centrafricaine a autre chose à offrir au monde que ces visages en larmes qu’elle ne finit pas d’essuyer et la communauté internationale peut offrir autre chose que de nous aider à essuyer nos larmes. Celle-ci doit dépasser le cadre de l’humanitaire pour aider la République Centrafrique à se construire et donner une autre dimension à la solidarité.
Or, les potentialités de mon pays demeureront ce qu’elles sont tant que la condition première, la sécurité et la stabilité à travers une autorité de l’Etat, ne sera pas revenue partout sur le territoire. Cette autorité est d’ailleurs une des dimensions de la réconciliation et de sa garantie.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés, je redis une évidence : la République Centrafricaine est dans une phase extrêmement délicate de sa vie. Cette phase n’est pas l’apanage de mon pays et il revient en premier lieu aux Centrafricains qui savent désormais ce que sont les conséquences d’une guerre civile de s’assumer, d’avoir le sursaut nécessaire et salutaire pour préserver leur République Centrafricaine. Mais dans ce monde désormais plus ouvert, rien n’est étranger à un autre.
La République Centrafricaine, cœur du continent africain, dont le premier Président du Ghana, Kwamé NKRUMAH souhaitait dans les années soixante qu’elle fût le siège de la défunte Organisation de l’Unité Africaine, est située dans cette Afrique Centrale dotée d’immenses richesses et deuxième poumon du monde à cause de l’immensité de sa forêt.
Or, cette Afrique Centrale est une région aux lendemains politiques incertains. Mon pays est l’exemple de la fixation de cette instabilité qui dure et pourrait être un grave danger pour la région.
C’est pourquoi, en renouvelant les remerciements de mes plus hautes autorités à la France à travers vous, je suis certain que vous continuerez d’être l’interprète de la longue amitié qui nous lie et que dans la vision mondiale de votre pays, membre permanent du Conseil de sécurité, vous continuerez d’attirer l’attention de votre Gouvernement sur cette République centrafricaine. Dans cette Afrique qui avance, elle voudrait être aussi partie prenante pour que le plus grand nombre possible de ses enfants aillent à l’école ,que la santé publique reprenne de la vigueur pour les plus faibles, les nourrissons, les enfants et les femmes à travers la lutte résolue contre ces grands fléaux que sont notamment le paludisme, le VIH et la rougeole.
Comme toute vie humaine, la vie du Centrafricain est d’un prix qui est sans prix puisqu’ aussi unique.
Je vous remercie de votre attention et surtout de l’honneur que vous me faites de m’entretenir avec vous de la République Centrafricaine. /.